Pourquoi se reconvertir dans la rénovation énergétique est une bonne idée en 2023

26/4/2024
D'ici 2030, la rénovation énergétique du bâtiment génèrera 300 000 nouveaux emplois, sur tout le territoire français. Le secteur recrute déjà massivement, et les besoins en formation sont gigantesques.

Des besoins importants de formation sur plusieurs métiers émergents

En 2023, la rénovation énergétique est peut-être le seul secteur de la transition écologique où l’on constate un tel consensus public-privé. Du côté des scientifiques, des entreprises du bâtiment, ou de l’Etat et des collectivités, le constat est le même : il faut rénover massivement, rapidement, et le plus efficacement possible. Il faut donc former des milliers d’artisans pour réaliser les travaux de rénovation… mais pas seulement.

Les rôles de prescripteurs et de coordinateurs de travaux sont aussi indispensables. En effet, selon l’ADEME, pour réaliser une rénovation performante, c’est à dire qui améliore significativement la performance énergétique du logement, mais aussi le confort et la santé des occupants, il faut éviter de réaliser des gestes isolés (par exemple : changer les fenêtres, puis installer une pompe à chaleur l’année suivante, puis isoler la toiture trois ans plus tard). Pourtant, c’est bien ce qui est fait dans la majorité des cas, ce qui conduisait en 2022 l’ADEME à poser un constat préoccupant : aujourd’hui, “la grande majorité des travaux énergétiques réalisés ne conduisent pas à des économies significatives sur la facture de chauffage.”

Pour qu’une rénovation énergétique soit efficace, il faut donc non seulement des artisans compétents mais également une bonne coordination des différents corps de métier. Bref, le secteur recrute à tous les étages et on distingue aujourd’hui 3 grandes catégories de métiers :

  • Les “prescripteurs de travaux” : auditeurs énergétiques, diagnostiqueurs DPE, accompagnateurs Rénov’…
  • Les “faiseurs” : artisans et techniciens spécialistes sur chaque métier de l’enveloppe et des systèmes énergétiques…
  • Les “gestionnaires de travaux” : assistants à maîtrise d’ouvrage, chefs de projet, conducteurs de travaux…

Plus le chantier de rénovation énergétique est complexe (par exemple un bâtiment tertiaire ou une grosse copropriété), plus le besoin de cadrage et de coordination sera important.

Les nouveaux professionnels du secteur contribuent à améliorer drastiquement l’efficacité des travaux

On l’a vu, la plupart du temps les travaux de rénovation énergétique des logements ne sont pas efficaces. Cela s’explique par trois raisons. D’abord, la rénovation énergétique d’un logement est plus complexe que le neuf. En effet, il est plus facile de construire un lot de maisons identiques et performantes dès le départ, que de rénover au cas par cas des maisons construites avec des problématiques et des matériaux différents pour chacune. Ensuite, on constate souvent un manque de formation continue à la rénovation pour les artisans qui exercent souvent leur métier depuis des dizaines d’années. Pour beaucoup, ces gestes représentent seulement une partie de leur métier, et il est très rare qu’ils soient spécialisés dans ce domaine.

Enfin, aujourd’hui, les rénovations énergétiques se font, la plupart du temps, par étapes. Pour des raisons financières, mais aussi de confort dans son logement, on refait rarement sa toiture en même temps que la façade et les fenêtres. Et pourtant, pour atteindre un gain de performance significatif, les différents postes de travaux devraient être pensés globalement (isolation des murs, des planchers bas et de la toiture, remplacement des menuiseries extérieures, ventilation et production de chauffage/eau chaude sanitaire).  Aujourd’hui, dans la plupart des cas, le couvreur, le plaquiste et le menuisier interviennent chacun de leur côté, à des moments différents, ce qui amène inévitablement à créer des ponts thermiques.

Ajoutons à ce nécessaire travail de coordination, la sélection des professionnels, l’accompagnement des maîtres d’ouvrage, le suivi de la qualité du chantier, la connaissance des aides au financement des travaux (notamment le fonctionnement de MaPrimeRenov)… Ces questions sont essentielles et, aujourd’hui, on manque tout simplement de professionnels formés à gérer les projets de rénovation de manière globale et efficace. Car l’Etat s’est fixé un objectif d’au moins 700 000 rénovations par an jusqu’en 2027, et il va falloir accompagner chacune d’entre elles du mieux possible.  La priorité, c’est donc de recruter des milliers de professionnels qualifiés, qui peuvent tout autant être des personnes voulant intégrer le secteur (notamment les personnes en reconversion), que celles qui travaillent déjà dedans.

La rénovation énergétique est devenue un marché prioritaire pour le secteur du BTP

Pour l’année 2023, la Fédération Française du Bâtiment prévoit un effondrement de 21,3% des permis de construire des logements neufs (source : FFB). En comparaison, deux ans plus tôt, la rénovation de l’habitat représentait déjà plus d’un tiers du marché du bâtiment, soit environ 40 milliards d’euros. (source : Effy). La tendance est donc claire : les entreprises vont construire de moins en moins de logements, et la rénovation de l’existant est déjà pour elles un marché extrêmement important.

La législation fait évoluer le secteur a une vitesse inédite. Depuis le 1er janvier 2023, un logement est dit « énergétiquement décent » si sa consommation d'énergie estimée par le diagnostic de performance énergétique (DPE) et exprimée en énergie finale est inférieure à 450 kWh/m²/an. Le seuil de ce critère de décence va être élevé plusieurs fois dans les années à venir. Les propriétaires sont donc obligés, pour louer leur bien, de le rénover pour atteindre une certaine classe énergétique :

  • à partir du 1er janvier 2025, la classe F du DPE (au minimum)
  • à partir du 1er janvier 2028, la classe E du DPE (au minimum)
  • à partir du 1er janvier 2034, la classe D du DPE (au minimum)

En France en 2023, on estime qu’il existe entre 5 et 10 millions de passoires énergétiques, qui correspondent aux classes F et G du DPE (source : Observatoire National de la Précarité Energétique).

L’Etat français soutient donc le secteur avec des aides massives. En 2022, le dispositif MaPrimerenov’ a permis de financer 670 000 rénovations énergétiques pour un total de plus de 3 milliards d’euros d’aides versées, d’après l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH). Et bien que cela paraisse conséquent, cela ne représente que 0,02 % du total du parc de logements français ! Notons aussi que la volonté publique pour les années à venir est de conditionner de plus en plus les aides à l’atteinte d’un certain niveau de performance énergétique. Dans ce cadre, chaque rénovation nécessite un audit avant et un après les travaux : c’est pourquoi le marché de l’audit thermique des bâtiments a explosé ces dernières années.

En résumé, le problème n°1 pour rénover les 30 millions de résidence principales (et en priorité les passoires énergétiques), ce n’est pas le financement ou le coût des matériaux : c’est la main d’oeuvre. Et c’est pour cela qu’on a créé La Solive.

Alors, prêt à commencer une nouvelle vie ?