Ingénieur en efficacité énergétique
3.11.2025
8 min lecture
Contrat de performance énergétique (CPE) : tout comprendre

Contrat de performance énergétique (CPE) : tout comprendre
Le contrat de performance énergétique (CPE) est un levier concret pour réduire durablement les consommations d'énergie des bâtiments — un engagement mesurable qui place les professionnels formés par La Solive au cœur de la transition énergétique.
Le CPE : un outil clé pour accélérer la transition énergétique
Face à l'urgence climatique et à la flambée des coûts de l'énergie, la rénovation performante s'impose comme une priorité nationale. Dans ce contexte, le contrat de performance énergétique (CPE) se positionne comme un dispositif structurant, garantissant des économies d'énergie mesurables et vérifiables.
Le CPE s'inscrit dans la trajectoire ouverte par le Grenelle et les politiques françaises d'efficacité énergétique, et sa définition est cadrée au niveau européen par la directive 2012/27/UE. Promu par l'ADEME et le Ministère de la Transition Écologique, le CPE engage un prestataire à atteindre un objectif chiffré de performance énergétique après travaux. Il ne s'agit plus seulement de "faire des travaux", mais de garantir des résultats concrets.
Responsable de près de 45 % de la consommation énergétique nationale et de 27 % des émissions de CO₂ en France selon l'ADEME, le secteur du bâtiment constitue un levier majeur d'action pour atteindre les objectifs climatiques nationaux. Le CPE offre un cadre sécurisé pour engager ces rénovations performantes, en s'appuyant sur un principe simple mais exigeant : garantir contractuellement des économies d'énergie mesurables.
👉 Ce modèle de contrat s'adresse aussi bien aux bailleurs sociaux qu'aux collectivités ou aux entreprises privées.
Qu'est-ce qu'un contrat de performance énergétique ?
Selon la directive 2012/27/UE, un contrat de performance énergétique est un accord par lequel un opérateur s'engage à améliorer l'efficacité énergétique, avec des résultats vérifiés et suivis pendant toute la durée du contrat (M&V). Il s'agit d'un accord entre un maître d'ouvrage et un opérateur (souvent une entreprise de services énergétiques ou ESCO) visant à réduire durablement les consommations d'un bâtiment, avec un niveau de performance garanti et mesuré dans le temps.
En d'autres termes, c'est un engagement de résultats, pas seulement de moyens. Le prestataire s'engage sur un taux d'économie d'énergie, et compense le client si les résultats promis ne sont pas atteints.
L'objectif principal du CPE est de garantir un niveau de performance énergétique mesurable et vérifiable sur une période déterminée, généralement entre 5 et 10 ans. Cette approche transforme fondamentalement la relation client-prestataire en passant d'une obligation de moyens à une obligation de résultats.
Différences avec les contrats classiques
Contrairement à un contrat de maintenance traditionnelle qui assure le bon fonctionnement des équipements, ou à un contrat de travaux qui garantit la conformité d'une installation, le CPE va plus loin en s'engageant sur des économies d'énergie chiffrées. Le prestataire porte ainsi une part du risque financier lié à la non-atteinte des objectifs.
Un contrat de service classique facture des prestations réalisées, tandis qu'un CPE rémunère le prestataire en fonction des résultats énergétiques obtenus. Cette différence fondamentale aligne les intérêts de toutes les parties prenantes vers un objectif commun : la réduction effective et durable des consommations.
🔸 À retenir Le CPE, c’est un contrat fondé sur les résultats, mesurés et vérifiables, garantissant une amélioration réelle de la performance énergétique du bâtiment.
Comment fonctionne un contrat de performance énergétique ?
Le fonctionnement d'un CPE repose sur une démarche en plusieurs étapes, encadrée par la méthode internationale IPMVP (International Performance Measurement and Verification Protocol), recommandée par le CEREMA et l'ADEME.
Les étapes clés d'un CPE
1. Audit énergétique initial La première phase consiste à réaliser un diagnostic approfondi du bâtiment pour établir un état des lieux précis des consommations énergétiques. Cet audit identifie les postes de dépenses, les gisements d'économies et les dysfonctionnements. Il sert de référence contractuelle pour mesurer les gains futurs.
2. Définition des objectifs chiffrés Sur la base de l'audit, le maître d'ouvrage et le prestataire négocient des objectifs de performance exprimés en pourcentage de réduction de consommation ou en valeur absolue (kWh/m²/an). Ces objectifs doivent être réalistes, ambitieux et contractuellement opposables.
3. Réalisation des travaux et optimisation Le prestataire met en œuvre les solutions techniques identifiées : isolation, remplacement de systèmes de chauffage, installation de systèmes de régulation, optimisation de la ventilation. Cette phase peut combiner travaux lourds et mesures d'exploitation.
4. Suivi et mesure continue Tout au long du contrat, les consommations réelles sont mesurées et comparées aux objectifs. Ce suivi s'appuie sur des protocoles reconnus comme l'IPMVP qui définit les méthodes de mesure et de vérification.
5. Engagement de résultats et garantie Si les économies promises ne sont pas atteintes, le prestataire doit compenser financièrement le maître d'ouvrage. À l'inverse, certains contrats prévoient des bonus si les performances dépassent les objectifs.
Durée moyenne d'un CPE : 6 à 10 ans selon l'observatoire ONCPE/CEREMA, période nécessaire pour amortir les investissements et permettre une véritable optimisation des performances dans la durée. Cette temporalité longue distingue le CPE des interventions ponctuelles et favorise une approche globale de la performance énergétique.
🧪 Le saviez-vous ? Les retours de l’ONCPE/CEREMA montrent des objectifs d’économies fréquemment compris entre ~20 % (actions sur les systèmes) et ~40 % (avec travaux sur le bâti). Ces performances sont mesurées et vérifiées selon le protocole IPMVP sur la durée du contrat
Quels acteurs interviennent dans un CPE ?
Un CPE implique plusieurs parties prenantes, chacune jouant un rôle déterminant dans la réussite du projet.
Le maître d'ouvrage
Il peut s'agir d'un bailleur social, d'une collectivité territoriale, d'une entreprise privée propriétaire de bureaux, d'un établissement de santé ou d'enseignement. Le maître d'ouvrage définit ses objectifs, finance tout ou partie du projet et bénéficie des économies d'énergie réalisées.
Les prestataires
Différents types d'entreprises peuvent porter un CPE selon leur domaine d'expertise et leur capacité à s'engager sur les résultats. On retrouve notamment les entreprises générales du bâtiment, les bureaux d'études thermiques et énergétiques, les exploitants de chauffage et de maintenance (ESCO - Entreprises de Services Énergétiques), ou encore les énergéticiens.
Les métiers clés de la performance énergétique
Le chef de projet en rénovation performante pilote l'ensemble du projet, de la phase d'étude à la livraison. Il coordonne les différents corps de métier, négocie les objectifs de performance et assure le lien entre le maître d'ouvrage et les équipes techniques.
L'auditeur énergétique réalise le diagnostic initial et propose les scenarii d'amélioration. Son expertise conditionne la pertinence des solutions retenues et la fiabilité des prévisions d'économies.
Le technicien de maintenance CVC (Chauffage, Ventilation, Climatisation) assure l'exploitation optimale des installations thermiques. Son rôle est déterminant dans la phase de suivi pour maintenir les performances dans la durée.
Le technicien en efficacité énergétique met en service les équipements, paramètre les systèmes de régulation et forme les utilisateurs aux bonnes pratiques.
🎯 Les techniciens de maintenance CVC, auditeurs énergétiques et chefs de projet en rénovation énergétique formés à La Solive jouent un rôle central dans la conception, le suivi et la mesure des résultats des CPE. Ces professionnels sont capables d'analyser les données de consommation, de mettre en œuvre des solutions techniques adaptées et de suivre les performances sur la durée du contrat.
Quels avantages offre un CPE ?
Un CPE présente des bénéfices multiples, tant économiques qu'environnementaux, pour l'ensemble des parties prenantes.
Économies d'énergie garanties et mesurables
L'avantage principal du CPE réside dans la garantie contractuelle d'économies. Contrairement à une rénovation classique où les gains restent incertains, le CPE sécurise financièrement le maître d'ouvrage. Selon les analyses de l'ONCPE/CEREMA, les objectifs d'économie fréquemment observés varient d'environ 20 % pour des CPE centrés sur les systèmes à ≈40 % lorsque le périmètre inclut des interventions sur le bâti (isolation, enveloppe). Les gains réels dépendent fortement du patrimoine et du périmètre contractuel.
Valorisation du patrimoine immobilier
Un bâtiment performant énergétiquement voit sa valeur augmenter sur le marché. L'amélioration du diagnostic de performance énergétique (DPE) constitue un atout commercial majeur, notamment dans le contexte de lutte contre les passoires thermiques. Les bâtiments sous CPE bénéficient également d'une meilleure image et d'un confort accru pour les occupants.
Réduction de l'empreinte carbone
Au-delà des économies financières, le CPE contribue directement aux objectifs climatiques nationaux et européens. En diminuant les consommations d'énergie, particulièrement fossile, il participe à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et s'inscrit pleinement dans la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC).
Incitations financières et conformité réglementaire
Le CPE ouvre l'accès à différents dispositifs de financement : certificats d'économies d'énergie (CEE), prêts bonifiés, subventions de l'ADEME ou des collectivités. Il permet également de répondre aux obligations réglementaires comme celles du décret tertiaire qui impose une réduction progressive des consommations énergétiques.
Avantages selon les acteurs
Le rôle des professionnels formés à la performance énergétique
Les professionnels formés par La Solive participent activement à la réussite des CPE en combinant compétences techniques et compréhension des enjeux énergétiques.
L'importance des compétences terrain
Un CPE ne se résume pas à installer des équipements performants. Il nécessite une compréhension globale du bâtiment, de ses usages et de son fonctionnement réel. Les techniciens intervenant sur un CPE doivent savoir diagnostiquer les dysfonctionnements, optimiser les réglages, interpréter les données de consommation et adapter les solutions aux contraintes du terrain.
La formation continue devient indispensable dans un secteur en évolution permanente, où les technologies se renouvellent rapidement et les exigences réglementaires se renforcent.
Exemples de métiers impliqués
- Chef de projet en rénovation énergétique : pilote les projets de CPE, coordonne les acteurs et garantit la qualité.
- Auditeur énergétique : établit le diagnostic initial et mesure les gains après travaux.
- Technicien de maintenance CVC : veille au bon fonctionnement et à la performance continue des installations.
La contribution des diplômés La Solive
Les professionnels formés à La Solive acquièrent précisément ces compétences opérationnelles qui font la différence dans la mise en œuvre d'un CPE. Formés aux dernières technologies (pompes à chaleur, systèmes de régulation intelligents, isolation performante), ils maîtrisent également les protocoles de mesure et de vérification indispensables au suivi contractuel.
Exemple concret : un immeuble collectif sous CPE
Prenons l'exemple d'un ensemble de logements sociaux construit dans les années 1970. Après un audit révélant une consommation de 250 kWh/m²/an, un CPE est signé avec un objectif de réduction de 40 % sur 8 ans. Les travaux comprennent l'isolation par l'extérieur, le remplacement de la chaufferie par une pompe à chaleur et l'installation de thermostats connectés.
Tout au long du contrat, un technicien de mainteance CVC formé assure la maintenance préventive et corrective, optimise les paramètres de régulation et forme les occupants. Grâce à ce suivi professionnel, les objectifs sont non seulement atteints mais dépassés avec une réduction de 45 % des consommations, générant 180 000 € d'économies sur la durée du contrat.
Compétences clés pour la tenue des performances
Au-delà des travaux, la tenue des performances repose sur des compétences en exploitation-maintenance (CVC), mesure & data énergie (télérelève, normalisation climat), et pilotage CPE (pénalités/bonus, révisions annuelles de la référence). Les parcours La Solive adressent ces compétences terrain indispensables pour garantir l'atteinte des objectifs contractuels sur la durée.
🎓 Les formations La Solive pour travailler sur un CPE
Ces formations professionnalisantes ouvrent la voie à des métiers d'avenir, au cœur de la transition énergétique. Elles allient théorie et pratique, avec des mises en situation réelles et un accompagnement vers l'emploi dans des entreprises engagées dans la transition énergétique.
CPE & réglementation : un outil au service de la transition énergétique
Le contrat de performance énergétique s'inscrit dans un cadre réglementaire qui n'a cessé de se renforcer ces dernières années, faisant de cet outil un levier privilégié des politiques publiques.
Le contexte législatif français
Le CPE s'inscrit dans un cadre réglementaire solide, porté par plusieurs textes structurants :
- Directive 2012/27/UE : cadre européen définissant le CPE comme accord assorti d'une amélioration d'efficacité énergétique vérifiée. Cette directive a posé les fondements conceptuels, repris ensuite dans la réglementation française.
- Loi Grenelle II (2010) : intégration du CPE dans le code de la construction et de l'habitation (Art. L.111-10-3), reconnaissant officiellement son rôle dans la rénovation énergétique. Depuis, plusieurs textes ont précisé son périmètre et encouragé son déploiement.
- Décret tertiaire (2019) : obligation de réduction de 40 % des consommations d'ici 2030 pour le parc tertiaire (bâtiments > 1 000 m²), puis -50 % en 2040 et -60 % en 2050. Le CPE constitue une réponse adaptée pour atteindre ces objectifs ambitieux tout en maîtrisant les risques financiers.
- Réglementation Environnementale RE2020 : renforce à la fois la sobriété énergétique, la prise en compte du carbone sur le cycle de vie, et le confort d'été dans le neuf. Bien que concernant principalement les constructions neuves depuis 2022, elle influence également les pratiques de rénovation et valorise les démarches contractuelles engageantes comme le CPE.
- Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) : fixe la trajectoire vers la neutralité carbone en 2050 et des budgets carbone par périodes (2019-2023, 2024-2028, 2029-2033). Le secteur du bâtiment y est identifié comme prioritaire.
📅 Les obligations réglementaires en 2025 du Dispositif Éco Énergie Tertiaire (décret tertiaire) : chaque année, les entités assujetties déclarent leurs consommations sur OPERAT (plateforme ADEME) afin de piloter l’atteinte des objectifs : –40 % en 2030, –50 % en 2040 et –60 % en 2050 (référence ≥ 2010).
Le CPE constitue un outil clé pour répondre à ces obligations et sécuriser la conformité réglementaire.
- Décret tertiaire : -40 % de consommation d'ici 2030 (référence 2010)
- Interdiction location DPE F : depuis 2028
- Interdiction location DPE E : dès 2034
- RE2020 : seuils d'émissions carbone renforcés
- Loi Climat et Résilience : obligation de rénovation énergétique progressive
Obligation de résultats vs obligation de moyens
La force du CPE réside dans son basculement d'une obligation de moyens vers une obligation de résultats. Juridiquement, cela signifie que le prestataire ne peut se contenter de mettre en œuvre les solutions prévues : il doit atteindre les performances promises. Cette responsabilité accrue du prestataire offre une protection renforcée au maître d'ouvrage.
Contribution à la Stratégie Nationale Bas-Carbone
La SNBC, feuille de route de la France pour atteindre la neutralité carbone en 2050, identifie le secteur du bâtiment comme prioritaire. Le déploiement massif de CPE sur le parc existant représente un levier majeur pour accélérer la rénovation énergétique et respecter les trajectoires de réduction des émissions.
Selon le Ministère de la Transition Écologique, 500 000 logements devront être rénovés chaque année à un niveau performant pour atteindre les objectifs nationaux. Les CPE, en sécurisant économiquement ces opérations ambitieuses, peuvent jouer un rôle moteur dans cette massification.
Se former avec La Solive : agir concrètement pour la performance énergétique
La transition énergétique offre d'immenses perspectives d'emploi. Grâce à ses formations certifiantes, La Solive forme les futurs experts capables de concevoir, suivre et piloter des CPE performants.
Des formations en prise avec la réalité des CPE
- Chef de projet en rénovation énergétique : Cette formation permet d'acquérir une vision globale des projets de rénovation énergétique, de la prospection commerciale au suivi de chantier. Les apprenants développent les compétences nécessaires pour monter des dossiers de financement, négocier des objectifs de performance et coordonner les interventions techniques. Cette polyvalence est essentielle pour piloter efficacement un CPE.
- Technicien de maintenance CVC : Le chauffage, la ventilation et la climatisation représentent souvent plus de 60 % des consommations d'un bâtiment. Les techniciens CVC formés chez La Solive maîtrisent l'installation, la maintenance et l'optimisation de ces systèmes complexes. Leur expertise est déterminante pour garantir les performances promises dans un CPE sur la durée du contrat.
- Installateur pompe à chaleur : La décarbonation du chauffage passe majoritairement par le déploiement de pompes à chaleur. Cette formation certifiante permet d'installer et de mettre en service ces équipements en respectant les règles de l'art. Dans le cadre d'un CPE, la qualité de l'installation conditionne directement l'atteinte des objectifs énergétiques.
Une pédagogie orientée vers la mise en pratique
Les programmes associent théorie, pratique et accompagnement vers l'emploi, en partenariat avec des acteurs du secteur (entreprises, collectivités, bailleurs). Les formations La Solive privilégient l'apprentissage par la pratique avec des plateaux techniques équipés du matériel professionnel, des études de cas réels inspirés de chantiers en cours et un accompagnement individualisé par des formateurs issus du terrain.
Un accompagnement vers l'emploi
Au-delà de la formation technique, La Solive accompagne ses apprenants dans leur insertion professionnelle grâce à un réseau d'entreprises partenaires engagées dans la transition énergétique, des sessions de préparation aux entretiens et de construction de projet professionnel, ainsi qu'un suivi post-formation pour sécuriser la prise de poste.
Les secteurs du CVC, de la rénovation énergétique et de l'installation d'énergies renouvelables connaissent une tension forte sur le recrutement. Les professionnels qualifiés trouvent rapidement des opportunités d'emploi dans des entreprises qui interviennent régulièrement sur des CPE.
👉 Passez à l'action ! Découvrez les formations en performance énergétique de La Solive et participez activement à la transition écologique du bâtiment.

